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I Pourquoi anesthésie t-on ?

Lors d’une opération, l’anesthésie cherche à répondre à un triple objectif : L’analgésie c’est-à-dire l’absence du ressenti de la douleur, l’induction c’est-à-dire l’endormissement et le relâchement musculaire pour rendre le patient totalement immobile.


 

L’analgésie est l’objectif premier d’une anesthésie lors d’un acte chirurgical. En effet, lors d’une opération, le patient peut recevoir de nombreux messages de douleur dûs aux actions du chirurgien sur son corps, c’est pourquoi l’absence, ou la réduction, du ressenti de la douleur est obligatoire.

 

Il est alors nécessaire de comprendre comment le corps humain perçoit la douleur afin de minimiser, voire supprimer, le ressenti de celle-ci lors d’une opération.

En premier lieu, les douleurs organiques nociceptives, c’est-à-dire des douleurs qui ont pour origine une lésion tissulaire, sont perçues par les nocicepteurs. Ces derniers sont des récepteurs dont il existe deux types :

  • les fibres A delta, qui sont faiblement myélinisées, transmettent le potentiel d’action rapidement (entre 4 et 20mètres/seconde)

  • les fibres C, qui sont amyéliniques, le conduisent moins rapidement (environ 2mètres/seconde). Ceux-ci sont responsables du ressenti des douleurs prolongées et plus intenses.

 

Les messages de la douleur sont ensuite envoyés, grâce aux nerfs, à la moelle épinière. Les connexions des voies ascendantes de la douleur en provenance de la moelle épinière sont ensuite reçues par la formation réticulée du tronc cérébral (partie de la mésencéphale). C’est l’une des premières structures cérébrales à recevoir ces connexions. L’activation de la formation réticulée contribue aux réactions d’éveil et de vigilance associées à la douleur. C’est également la formation réticulée qui fait qu’une douleur peut passer inaperçue si notre attention est focalisée sur une tâche captivante.

Les voies ascendantes de la douleur vont ensuite faire escale dans le grand relais sensoriel qu’est le thalamus. Ses neurones peuvent agir sur le rythme cardiaque, la pression artérielle et d’autres fonctions vitales que la douleur peut affecter. Elles y feront des connexions dans différentes sous-régions du thalamus, notamment dans le noyau ventral postérolatéral (ou VPL) situé dans la partie ventrale, postérieure et latérale du thalamus. Enfin, le thalamus envoie des messages nerveux au cortex somatosensoriel qui permet de localiser la douleur ainsi que l’intensité de celle-ci.

L’induction, autrement dit l’endormissement, est un moyen permettant d’assurer la sécurité du patient en réduisant les réactions de défense de son organisme vis-à-vis de la douleur, des réactions et réflexes qui empêchent son bon fonctionnement.

 

L’induction, lors d’une anesthésie chimique, empêche la transmission du thalamus vers le cortex (qui permet de connaître la localisation de la douleur et l’intensité de celle-ci). Cependant le thalamus est stimulé, ce qui déclenche des réactions nocives telles que l’accélération du coeur. C’est pourquoi un dérivé de la morphine est associé pour agir sur la moelle épinière et le thalamus pour empêcher la transmission de l’information douloureuse.

 

En temps normal, les neurones (qui, assemblés, forment les nerfs) transmettent l’information entre le cerveau et le reste du corps. Ainsi, des neurones du cerveau envoient des messages aux membres pour les mobiliser (réflexe d’enlever son bras s'il y a brûlure par exemple).


Le long du neurone, l’information se transmet comme un signal électrique. Un espace entre chaque neurone, appelé “synapse”, arrête le signal électrique. Ce signal est alors transmis d’un neurone à l’autre en libérant un “neurotransmetteur” (molécule chimique qui assure la transmission des messages d’un neurone à l’autre, au niveau des synapses). Il existe deux types de neurotransmetteurs : excitateurs ou inhibiteurs. Si un neurone est bombardé par une majorité de neurotransmetteurs inhibiteurs, il tend à se mettre au repos. Le centre du sommeil est la partie du cerveau qui envoie des messages réguliers inhibiteurs au centre de l’éveil, si ceux-ci sont nombreux, ils déclenchent le sommeil. Le but de l’induction serait donc d’envoyer un grand nombre de neurotransmetteurs inhibiteurs afin que ceux-ci se mettent au repos pour qu’ils ne véhiculent pas de messages électriques, notamment celui de la douleur.

Le relâchement musculaire. (muscles)

 

Pour une immobilité absolue, il faut bloquer la plaque motrice qui est la jonction entre le motoneurone et le muscle.

 

Un motoneurone, ou neurone moteur, est une cellule nerveuse qui est directement connectée à un muscle et commande sa contraction, il intervient à la fin du système nerveux central. Il contient une fibre nerveuse, appelée axone, pour agir sur un petit ou un grand nombre de fibres musculaires. L’ensemble des motoneurones contrôlent donc les mouvements du corps.

Il existe trois types de motoneurones :

-         - les alpha qui innervent les fibres musculaires, sont responsables de la contraction.

-       - les gamma qui innervent les fuseaux neuromusculaires (le fuseau neuromusculaire informe précisément le cerveau sur l’activité du muscle concerné. Il lui transmet ces informations via des impulsions électriques)

-         -  les bêta qui innervent les deux types de fibres.

Enfin, plus grande est la taille d’un motoneurone, plus grand est le diamètre de son axone et plus grand est le nombre de fibres musculaires qu’il innerve. Il existe ainsi des unités motrices de différentes tailles.

 

Lorsque les axones des motoneurones arrivent à proximité d’un muscle pour l’innerver, ils se divisent en plusieurs branches qui vont, chacune, établir une jonction neuromusculaire avec une fibre musculaire.

Au niveau d’une jonction musculaire, lorsque l’influx nerveux traverse le motoneurone, les vésicules synaptiques vont libérer, dans la fente synaptique, l’acétylcholine, qui est le neurotransmetteur. Ces neurotransmetteurs vont se lier à leurs récepteurs, les récepteurs nicotiniques, qui sont sur la plaque motrice de la fibre musculaire. A ce moment-là, les canaux ioniques vont s’ouvrir et des ions sodium vont pénétrer dans la fibre musculaire. Ceci va ainsi créer un potentiel d’action qui va se propager tout au long du sarcolemme. Un potentiel d’action est l’ensemble de la dépolarisation (c’est-à-dire quand la face interne du sarcolemme devient positive) et de la repolarisation (la face interne du sarcolemme redevient négative) ; cela est dû au passage de l’influx électrique. Le potentiel d’action va provoquer la contraction musculaire d’un ensemble de fibres musculaires formant ce que l’on appelle une unité motrice. Cette dernière est donc le plus petit élément contractile que le système nerveux peut mettre en jeu. Suite à cela, différentes réactions vont s’enchaîner et permettront au muscle entier de se contracter.

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